10/ Fondements d'hypnothérapie, Les destins thérapeutiques de l’hypnose, Chapitre 4 : L’hypnothérapie onirique, Oleg Poliakow p.p.79-118, partie 3 sur 3
01/02/2022
Pour favoriser l’éveil à l’onirisme, ou l’éveil de l’onirisme, l’auteur continue en travaillant le concept de (se) communiquer. La communication est d’essence transitive, de personne à personne. Il rend compte de son point de vue uniquement à travers une revisite du cogito cartésien. Cela donne une anthropologie du sujet qui se communique de façon impersonnelle (Nature, Physique, Vie, Inconscient), réfléchie (intentionnelle et donc subjective) et réciproque (relation avec un autre sujet). Cette communication est « invocatoire », elle invite l’autre subjectivité à un échange sur ces 3 niveaux. Cela engendre toutefois un paradoxe car le thérapeute invoque alors activement l’impersonnel (ce qui va au-delà de l’attention flottante) tout en s’ouvrant à lui passivement. Pour rejoindre le sum du cogito, le patient fait part à son insu, par le rêve éveillé, de sa « présence onirique » au monde, et fait advenir le passage d’un onirisme étrange à une « pensée onirique ». L’exemple du rêve de Georges démontre cette théorie. L’onirisme traduit des faits et ressentis, il reformule, en mode onirique ou cognitif, le vécu comportemental. L’approche de Poliakow est d’essence cognitiviste et traite du rêve qui « se montre en se cachant ». Le ressenti du thérapeute, bien qu’arbitraire, est la porte vers la libération du ressenti du patient. Ressenti appuyé sur son vécu et exprimé singulièrement. Cette « réduction phénoménologique non intellectuelle » est comme « l’essence de l’être-au-monde-pathologique » du patient. La pathologie traverse le rêve du patient et traverse ensuite le ressenti du thérapeute qui libère celui du patient dans une pensée onirique.
Pour conclure, une étude de cas est menée afin de présenter une partie de la méthode. C’est d’abord la technique du « Berta » qui est présentée, puis trois scénarios hypno-oniriques (S.H.O.) ayant pour but la dépersonnalisation favorisant la production d’images.
Desoilles disait « …si l’on peut orienter la production d’images dans une direction convenable, les états affectifs s’orientent dans le sens que l’on peut prévoir. » Le but étant la reconstruction du psychisme. Le Berta permet de passer d’antagonismes conflictuels, de valeurs opposées mais recherchées par le patient, à des bipolarités dynamisantes. Cette voie du milieu est le centre de gravité existentiel de la thérapie. Le travail produit une métamorphose des cognitions du patient. Le centre de gravité du patient est au carrefour des aspirations opposées dans ce cheminement de libération. En effet, un élément nouveau apparaît pour la structure mentale du patient et son effet observable est la conséquence importante de la thérapie. La mutation d’identité se produit à travers cette restructuration.
Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.
Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6
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