Pour approfondir les régressions en âges une transition est présentée. Ce sont les « suggestions de régressions » qui induisent par elles-mêmes le surgissement du souvenir. Ces suggestions ont lieu soit durant l’induction, soit au décours de la séance. Cela peut aussi se produire de façon implicite par un mot prononcé pendant la séance qui va réveiller une charge émotionnelle ancienne : régression spontanée. Sinon les séances de régression en âges sont plutôt ponctuelles au cours de la thérapie, souvent utilisées pour découvrir l’origine d’un symptôme, ou tout au contraire, pour récupérer une ressource mentale que le patient possédait par le passé. Enfin, il faut prêter attention aux demandes fantaisistes du type retrouver un objet perdu, ou pire encore aux demandes émanant de troubles paranoïaques. Les pathologies lourdes ont en général besoin d’une prise en charge plus adaptée.

Les différents types d’inductions sont donc aux nombres de 2 : directe et indirecte. Les directes peuvent être générales, directement orientées ou métaphoriques : escalier, chemin, nuage magique, visite d’un jardin… Les indirectes évoquent quant à elles les tous premiers apprentissages : se tenir debout, lacer ses souliers, lire. Mais l’exemple présentant les indirectes est suivi d’une suggestion douce mais pas si indirecte que cela : « aimeriez-vous laisser revenir les souvenirs… » De plus, l’abord corporel permet une régression par ancrage de position type tendre les bras comme l’enfant vers sa mère ou par la respiration qui approfondit et remonte un passé utile au soin.

Le contexte de l’intervention peut varier, soit au décours du suivi, soit parce qu’un autre thérapeute envoie le patient pour un aspect particulier du travail qui sera complémentaire de sa cure actuelle, soit encore parce que le patient croit aux vertus cathartiques du fait de savoir pourquoi il a ce symptôme et cherche parfois la baguette magique pour aller mieux rapidement, ce qui se produit parfois. Ensuite, des exemples illustrent ces cas et montrent l’efficacité des régressions, et comment elles permettent d’aller plus loin que le symptôme de départ.

La question de la vérité du traumatisme retrouvé se pose. Impossible à élucider, il faut néanmoins considérer la légitimité des émotions et des ressentis afin de travailler le matériel apporté par la régression, tenu pour vrai au moins temporairement. Freud abandonna l’hypnose aussi parce que le patient peut mentir. Et Collot montre qu’une séance peut par elle-même laisser la trace d’un véritable souvenir, le vécu de la séance devient un souvenir en lui-même. Je donne pour ma part une vérité symbolique au contexte trouvé ou retrouvé par la régression, vérité que je suggère symbolique, et tenue pour non vraie lorsqu’il est « inconnu » du patient.

Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.

Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6

Découvrez le livre d'Adrien Saxod : 21 Poésies Hypnotiques: Manuel de poésies hypnotiques

Découvrez le stage d'auto-hypnose thérapeutique.