Après avoir justifié de l’ampleur du nombre de personnes concernées par les céphalées, 21% des adultes et 5 à 10% des enfants, Mambourg propose une métaphore qu’il va filer au long de l’article : Les dessins animés sont composés de calques superposés. On peut laisser le décor et déplacer le personnage par exemple. La modification d’une de ces couches modifie tout l’ensemble, transforme le résultat final. Afin de comprendre le symptôme et de poser le bon diagnostic, il présente l’organisation des céphalées en 3 catégories. Les céphalées primaires, les céphalées secondaires et les névralgies crâniennes. Et également les céphalées présentes chez les enfants et qui doivent impérativement faire l’objet d’un diagnostic médical car elles peuvent être le signe d’une pathologie plus grave.

Ensuite il décrit différents phénomènes somatiques car les processus physiologiques varient. Les problèmes vasculaires concernent les migraines, tandis que les dysfonctionnements musculaires concernent les céphalées de tensions. Les céphalées de tensions partent de l’occipital et irradient en casque. Douleur continue, en étau et non pulsatile, elles peuvent durer de 30 min. à 7 jours, sont bilatérales et d’intensités légères ou modérées. Ces céphalées peuvent coexister avec des migraines.

Les migraines : les facteurs déclenchant sont subjectifs et apportés par le patient ; Il y a des signaux avant-coureurs (prodromes) : modification de l’humeur, troubles sensoriels, comportements alimentaires inhabituels. L’envie de chocolat par exemple. Aujourd’hui il est possible de comprendre ce dernier trouble car le corps aurait besoin dès ce moment-là d’antioxydants. L’aura est d’une durée de 5 à 60 minutes. Elle correspond aux signes justes avant le déclenchement. Afin de mieux comprendre l’aura il faut savoir qu’il y a trois types d’auras : visuelle, sensitive ou trouble du langage. Il y a des migraines sans aura, dans ce cas elles sont épisodiques et sans symptôme entre les crises.

En ce qui concerne les céphalées, peu de recherches ont lieu car elles sont rapportées au stress. En revanche, une hypothèse sur les migraines évoque une carence des mécanismes homéostatiques. L’équilibre physiologique est déstabilisé pour diverses raisons : changement hormonal, traumatisme, rythme de vie, sommeil, alimentation, boisson, relations familiales, professionnelles ou amicales modifiées. Deux phénomènes pathognomoniques (Phénomènes qui caractérisent une maladie par l’observation d’un ou plusieurs symptômes spécifiques) se démarquent : une modification vasculaire et un « orage neuronal » provoquant la douleur.

A partir de ces données qui correspondent à différents calques, il est possible d’orienter la séance d’hypnose. Pour les céphalées : le relâchement des tensions musculaires et pour les migraines le traitement du dérèglement vasculaire et un travail sur la redondance des mécanismes pathologiques. Le diagnostic aide donc l’hypnothérapeute à discerner. Le praticien doit également tenir compte de la façon dont le patient considère son trouble. Chacun étant pourvu d’une histoire individuelle et relationnelle, il sera utile de trouver les crises existentielles du sujet pouvant être à l’origine du trouble. Ces différents contextes d’interactions sont eux aussi des calques : enfants et parents, couple, école, vie professionnelle…

Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.

Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6

Découvrez le livre d'Adrien Saxod : 21 Poésies Hypnotiques: Manuel de poésies hypnotiques

Découvrez le stage d'auto-hypnose thérapeutique.