40/ Comment lutter contre la dépression grâce à l'hypnose (2/3), à Annecy.
17/10/2024
Quant à la seconde, elle est de type 2 en s’adaptant par la nouveauté et le changement. Ce sont ensuite les concepts de vie complexe et dynamique qui sont interprétés. Bien que la complexité soit difficile à définir, elle s’appuie sur deux éléments clés. Le premier est que le tout est plus grand que la somme des parties, un principe souvent intégré en hypnose. Le second, principalement utile pour les troubles dépressifs aigus, montre qu’un petit changement peut entraîner une suite de conséquences positives, provoquant une transformation du système. L’hypnose joue ici un rôle clé, en facilitant ces petits changements qui peuvent avoir des impacts significatifs.
L’aspect dynamique, quant à lui, montre que le système change en permanence. Même si certains patients en dépression chronique n’expérimentent pas cet axiome, l’hypnose permet de réintroduire la notion de changement et de mouvement. Le chaos mentionné plus haut est ensuite réintroduit pour insister sur son caractère ordinaire. C’est normal qu’il soit là, et les crises sont fonction des phases de vie, leur intensité allant de minime à très forte, leur durée de très courte à très longue. Le but du passage par le chaos est d’atteindre un changement de type 2, un changement de paradigme, souvent facilité par l’hypnose. Le chaos correspond à la période d’adaptation, et l’hypnose accompagne le patient dans cette traversée.
Le pénultième concept est celui de René Thom : la catastrophe. Elle témoigne d’un dépassement des ressources du système mais ne présage nullement du futur. L’inconscient, souvent sollicité en hypnose, est poussé à trouver une solution pour se remettre de ce dépassement de limite, en passant par l’angoisse. L’incertitude sur ce que sera l’instant suivant prend le dessus, mais parfois le choc de la catastrophe est l’occasion pour le système de devenir plus fort. Le dernier concept est inspiré de la pratique d’Erikson, qui créait volontairement un certain chaos encadré pour faire bouger la structure inconsciente et produire le changement attendu via l’hypnose.
En ce qui concerne le diagnostic, deux situations appellent deux thérapies : une pour la dépression aiguë (chaotique) et une pour la chronique. Un tableau montre l’ensemble des différences. Par exemple, l’épuisement est signe de maladie chronique, alors que la recherche de soin et la volonté de s’en sortir sont présentes dans la dépression chaotique. La dépression chaotique est instable et dynamique. La dépression chronique est stable et sans énergie. Ici, l’hypnose peut servir de levier pour réintroduire de l’énergie dans un système stagnant, en réactivant les ressources internes.
Deux points d’attention sont soulevés : la mélancolie et les troubles bipolaires, qui sont à traiter de façon particulière. En ce qui concerne les psychotropes, Virot est méfiant par rapport à l’industrie pharmaceutique, car elle est intéressée financièrement, mais il considère tout de même que les psychotropes sont un élément majeur du soin. Cependant, les médicaments semblent stabiliser la dépression des personnes en dépression chaotique, et leur arrêt facilite la guérison. De même, ils semblent diminuer l’impact de la thérapie par l’hypnose. Mais l’hypnose reste la technique archétypale pour ce genre de soin, spécialement hors médication, car elle a l’avantage d’être « rapide, efficace immédiatement sur la situation anxieuse, et de retrouver un îlot de calme, sécurité et accès aux ressources internes ». suite au 3ème et dernier épisode début novembre !
Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.
Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6
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