43/ Comment lutter contre l’anxiété par l'hypnose, Annecy, 2

15/12/2024

43/ Comment lutter contre l’anxiété par l'hypnose, Annecy, 2

Afin de favoriser d’agir autrement et de ne plus éviter, Van Craen propose deux voies. Celles de la désensibilisation systématique (DS) et celle de la thérapie d’exposition (TE). Pour la DS, qui s’utilise de façon imaginaire, trois méthodes sont proposées. Leur point commun repose essentiellement sur le principe antagoniste que l’on pourrait traduire par le fait d’aller dans une situation après une préparation mentale créant un ressenti opposé à l’angoisse. Les 2 premières sont la DS in vitro de Wolpe, psychiatre comportementaliste, et la technique du Freiner avec un fort ressenti. La DS prépare le patient par la relaxation, puis l’expose de façon crescendo aux situations phobiques en maintenant la relaxation.

L’hypnose est souvent utilisée pour accompagner ces approches, notamment pour permettre une meilleure préparation mentale. L’observation montre qu’il n’est pas toujours possible d’agir ainsi. Le syndrome « relaxation induced anxiety » empêche par exemple certains de se relaxer. Là, la technique ne fonctionne plus. Il propose alors de prendre un processus semblable mais agencé autrement. Le principe antagoniste n’est plus la relaxation mais un sentiment de force et de puissance, ou une bonne confiance en soi, ou l’humour, ou le sexe. De la même façon, de la situation la moins angoissante à la plus angoissante, le patient affronte les situations anxiogènes.

L’hypnose peut également être intégrée dans la troisième méthode, qui s’applique spécialement lorsque le sujet a des pensées irrationnelles engendrant des peurs en conséquence. Il s’agit du coping desensitivation de Borkovec. En résumé, en partant du moins dur, le patient relaxé ou hypnotisé auparavant, se rend vers la situation et va inventer une phrase de relecture de ce qui se passe pour l’atténuer. Puis, il va marteler l’autosuggestion jusqu’à ce que le ressenti désagréable disparaisse. Puis il va à la deuxième situation, etc.

Ensuite, par rapport aux thérapies d’exposition, l’auteur pense que l’exposition in vivo (dans la vie courante) est la mieux indiquée (p.414§3) mais montre à plusieurs reprises son impossibilité. L’hypnose est l’outil indiqué pour créer une exposition à la situation angoissante in vivo, dans l’imaginaire. Afin de supprimer la réponse anxieuse aux situations, aux sensations corporelles ou aux évènements sociaux, l’exposition hiérarchisée est une bonne méthode.

La hypnothérapie permet également d’aller plus loin en associant le travail sur les sensations corporelles à une approche sécurisante. Le patient peut utiliser quelque chose qui le sécurise le cas échéant. Le ROF, Return Of Fear, est un concept qui montre la limite de certaines thérapies. Le patient qui avait cru vaincre la phobie s’y retrouve plongé. La guérison ne s’est pas généralisée à tous les contextes. Il conviendra donc de préparer un maximum de situations différentes par leur emplacement, leurs détails, leur ambiance et l’état émotionnel du patient.

La technique du pont affectif (non décrite) permet de travailler le problème à sa naissance. Une régression vers l’origine du traumatisme, puis une transformation permet de faire disparaître la peur. L’hypnothérapie joue ici un rôle clé en facilitant cet accès aux souvenirs traumatiques. J’utilise personnellement très souvent ce moyen efficace de soigner à la source. Mais il demeure parfois impossible de trouver cette origine.

À ce moment-là, il sera possible d’associer un ressenti fort à la situation pour l’affronter autrement, ce qui est l’utilisation du principe antagoniste. En ce sens, cette thérapie in imagine est très performante et répond aux impossibilités d’une thérapie in vivo. Enfin, le passage à l’action, qui permet au patient de faire quelque chose par lui-même, est une meilleure solution s’il y arrive, mais en utilisant parfois des médicaments. Cette source externe ne rend pas le patient aussi fort qu’avec une technique pour s’auto-contrôler (telle que celle du poing fermé de Stein, non décrite, probablement un ancrage de ressources).

L’hypnose, en complément ou en alternative à d’autres approches, s’affirme comme un outil précieux dans la gestion des phobies et des angoisses.


Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.

Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6

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