11/ Fondements d'hypnothérapie, Les destins thérapeutiques de l’hypnose, Chapitre 5, TCC et hypnose d’inspiration ericksonienne, François Thioly p.p.119-147, partie 1

14/03/2022

11/ Fondements d'hypnothérapie, Les destins thérapeutiques de l’hypnose, Chapitre 5, TCC et hypnose d’inspiration ericksonienne, François Thioly p.p.119-147, partie 1

L’entrée en matière permet de montrer les points communs puis de distinguer à travers un cas particulier la frontière poreuse entre l’hypnose d’inspiration Ericksonienne(HIE) et les TCC dans le but de démontrer l’utilité d’une alliance apportant des bénéfices techniques et philosophiques. Thioly partage ensuite son expérience personnelle à travers une anesthésie et une guérison dans lesquelles il a « osé » suivre son cœur et tenter quelque chose -par la suggestion et sa créativité, de modifier les croyances du sujet- là où la médecine était en échec. Ensuite un rappel historique met essentiellement en avant pour les TCC la pensée de Beck, spécialement en ce qui concerne le système de pensée « autosignalant », pas clairement conscient et dysfonctionnel dans les pathologies. En passant au niveau métacognitif le patient se dissocie de ses pensées : « ça pense en moi, pas de façon toujours optimale ». Quant à l’hypnose Thioly s’appuie essentiellement sur Erickson et ne cesse de prôner une hypnose pragmatique en lien avec une démarche scientifique, Pavlov est un ancêtre commun avec les TCC et même pour Mesmer cela reste scientifique si on le resitue dans son contexte de découverte des actions à distances (Gravité, Magnétisme électrique).

Ensuite ce sont les points de convergences qui sont mis en lumière : cousinage avec la science, imagerie cérébrale, génétique moléculaire, même si l’hypnose déborde ces références ; prise en compte du système de croyances des processus cognitifs, discours intérieur et formes de la communication (méta-modèle), cartes intérieures ; l’apprentissage joue un rôle clé (apprendre à apprendre, rééduquer) ; considération des troubles psychiques comme provenant d’un processus plutôt que d’un état ou d’une structure ; et enfin d’un optimisme thérapeutique commun. Dans la pratique, l’accent commun est mis sur le changement à travers une thérapie brève et parfois ultra-brève pour l’HIE. Le thérapeute influence positivement le patient qui se doit d’être actif en dehors des séances et qui est autonomisé. Les techniques d’exposition in vitro présentes en TCC, telle que la désensibilisation, trouvent leur origine dans l’hypnose, mais l’hypnose reste à certains égards « exotique » aux TCC. Ensuite, la spécificité de l’HIE est présentée à travers une certaine vision de l’inconscient comme étant tout ce qui n’est pas conscient, ou ce qui est automatique, donc une vision plus large que l’inconscient freudien. Les rythmes de la nature et du corps sont essentiels pour Erickson. Le symptôme est un échec d’intégration du changement. Le focus est mis sur le patient et non sur le symptôme qui est une solution particulière devenue inadaptée. Les réponses du sujet sont, elles, explorées pour découvrir son monde intérieur.  Par le lâcher-prise de l’hypnose et le concept de niveaux inconscients, l’hypnose s’éloigne des TCC. Cet état d’hypnose est perçu comme naturel, il est une modalité normale de la conscience.

Ensuite l’auteur présente les outils spécifiques de l’HIE en s’appuyant sur le schéma d’Erickson et Rossi : 1/ Fixation de l’attention ; 2/ Dépotentialisation de la conscience et des systèmes de croyances habituelles ; 3/ Mise en route d’une recherche inconsciente ; 4/ Processus inconscient ; 5/ Réponses hypnotiques. Pour ma part, je pense que l’importance du « prétalk » qui n’est pas mentionné ici est capital pour favoriser la réussite d’un maximum de séances d’hypnose. La communication hypnotique s’écarte des TCC et de son discours rationnel. HIE développe un discours suggestif pour ne pas susciter de résistance inutile et restitue au patient ce qu’il vit pour qu’il se l’approprie, prenne sa place et devienne acteur du changement. Puis il donne un exemple de discours d’induction « monotone » et suggestif, et présente les métaphores isomorphiques permettant au patient d’éprouver une situation donnée de façon analogique et offrant de multiples sens de compréhension. C’est enfin la technique « utilisationnelle » d’Erickson qui est présentée. Il s’agit de tirer sa force de sa faiblesse, de voir l’apport potentiel ou déjà actualisé que contient le vécu et les limitations. Ainsi le patient est amené à l’entière acceptation de son monde, le thérapeute l’acceptant également afin de favoriser une relation « suffisamment bonne » pour la thérapie.

 

Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.

Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6

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