L’incidence clinique montre l’utilité de cette théorie pour l’hypnose constructiviste-évolutionniste. La relation patient-thérapeute est complètement essentielle car en elle se joue les M.I.O. du patient. Le thérapeute, s’il ne les déjoue pas, fera de la thérapie symptomatique sans expérience émotionnelle, sans véritable restructuration. Il se doit d’être une « base secure » pour permettre au sujet de devenir « autre ». Le système d’attachement demande d’interpréter adéquatement les signaux et d’y répondre de façon adéquate et synchrone. Ce que favorise la technique du miroring, de la reformulation et de la synchronisation. Le patient se sent compris, comme exprimé de l’extérieur. Ici, c’est à travers la métaphore du navire qu’est créée une relation secure en aboutissant d’abord au démarrage, au port d’attache puis à l’exploration par le « soi » des îles présentes sur l’océan du vécu, donnant un nouveau sens et une cohérence à la trajectoire de vie. Le système d’attachement doit être découvert à travers le jeu des questions rationnelles puis de l’hypnose régressive. En effet, si la thérapie est uniquement cognitiviste rationnelle un patient peut dire : je comprends que je n’ai rien à craindre mais…je me sens mal. Un schéma résume un exemple dans lequel on peut voir la posture du thérapeute comme lien d’attachement actif permettant au patient d’explorer ses souvenirs et d’aller vers l’émotionnel. Un « accordage affectif » (Stern) s’installe par le va-et-vient des échanges, la montée des émotions et l’exploration des souvenirs. Cette relation patient-thérapeute, cet être-avec, est essentielle pour la thérapie et est une des expériences les plus intenses de la vie sociale, toujours selon Stern. Il faut ensuite « coconstruire » le système d’attachement en donnant des soins car le but est un changement relationnel et un mieux-être au présent. Colombo précise « Qu’on ne refait pas le passé. », mais l’exemple mis en avant montre une modification du passé pendant l’état d’hypnose. Le patient « Grand Patrick » console le « petit Patrick » dans son vécu, modifiant ainsi le vécu. Je pense pour ma part qu’il faut bien différencier le passé et la mémorisation du passé car la mémoire du passé est un acte au présent qui peut se modifier dynamiquement et le passé… n’existe pas. Ensuite, le pont affectif est l’action centrale, il permet au patient, en relation secure avec le praticien, qui ressent une émotion ou une sensation, de la laisser s’intensifier, avant de favoriser une régression. Le « Pont affectif » guide, tandis que le changement permet une coconstruction et l’avènement d’un nouvel M.I.O.. Il est fondamental de laisser au patient l’expression de sa demande (par exemple d’être consolé) avant de se précipiter sur une réponse. Un schéma montre le progrès obtenu/ Il montre comment le patient transfère le lien d’attachement qui allait vers le thérapeute, et qui est maintenant en lui-même (Patient (Grand Patrick) – Enfant (Petit Patrick). Il trouve une source de réconfort interne, une joie. Ces expériences de vécus alternatifs doivent ensuite être traduites dans le comportement quotidien, pour Roustang le pont affectif n’est qu’une halte. L’auteur ne semble pas utiliser de « Pont vers le futur » utiliser en PNL notamment, qui permettrait une généralisation accélérée du nouveau comportement. Pour conclure, « une nouvelle narration » commence pour le futur ex-patient.

Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.

Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6

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