21/ Fondements d'hypnothérapie, Les destins thérapeutiques de l’hypnose, Chapitre 8, Régression et hypnothérapie, partie 2 Brigitte Lutz et Cécile Fix, p.p.213-244

16/01/2023

21/ Fondements d'hypnothérapie, Les destins thérapeutiques de l’hypnose, Chapitre 8, Régression et hypnothérapie, partie 2 Brigitte Lutz et Cécile Fix, p.p.213-244

La régression est déjà présente dans la relation, elle est un phénomène interpersonnel (Balint). L’induction hypnotique, en enfreignant les règles de la communication ordinaire (Melchior) et en reposant sur une solide alliance thérapeutique, crée une régression vers le stade de la relation d’objet narcissique préœdipienne dans laquelle les limites psychiques du sujet et de l’autre se confondent (Palaci). Cette « indifférenciation » de l’hypnose peut laisser certains sujets dans la méfiance et empêcher le lâcher-prise suffisant pour l’hypnose. Il en va de même si des traumas trop douloureux font craindre au patient une souffrance trop intense. Sinon, une certaine recherche de gratification amène le patient à recourir à l’hypnothérapie qui pourrait connaître le succès si l’alliance thérapeutique est solide. Le phénomène régressif concerne donc tout autant le thérapeute qui va auto-subir le mouvement inductif. Une synchronisation d’états de conscience permet l’accompagnement du sujet mais il faut faire attention au contre-transfert : omnipotence, fusion…

La régression peut être perçue de deux façons : comme symptôme ou de façon dynamique. En tant que symptôme, elle est une manifestation d’un traumatisme qui empêche de continuer d’évoluer et fait régresser à un stade psychologique antérieur. Par exemple une extrême vulnérabilité à une figure d’autorité. Mais elle demeure un mécanisme de défense pour survivre. Le risque en thérapie est d’avoir un nombre de séances qui n’en finit plus. En tant que dynamique, la régression fait partie du processus de guérison, ce repli qui protège l’intégrité subjective permet la conservation de la santé. Le sujet conserve des virtualités progressives potentielles qui rendent réversible le processus névrotique. Elles sont actualisées par la relation thérapeutique. Le travail hypnotique permettant de régresser vers les traumas anciens qui génèrent les difficultés présentes, favorise un travail cathartique entraînant le sujet vers une relation adulte, de personne à personne.

Deux types de régressions sont ensuite présentées : l’explicite et l’implicite. L’explicite passe par des suggestions directes vers des (ou un) souvenirs liés. L’implicite quant à elle repose sur l’alliance thérapeutique et la dimension transférentielle. C’est grâce au contre transfert que le thérapeute est en mesure d’accompagner le mouvement régressif. La dynamique régressive est induite sans être explicitée. Comment cela fonctionne-t-il ? Par l’éprouvé, comme détaillé au chapitre précédent. L’éprouvé du corps ramène les souvenirs des premières années de vie. Contrairement aux régressions explicites pour lesquelles la séance reste plate… où le souvenir est évoqué, mais non actualisé, non éprouvé. Je pense pour ma part que cette vision binaire prive la thérapie de nombreuses opportunités à saisir dans l’intérêt du patient. Car, à de très nombreuses reprises, j’ai favorisé des régressions extrêmement éprouvées, à la suite d’une suggestion directe. Il est vrai que ma méthode repose avant tout sur le fait que le patient ressente l’émotion associée, avant de suggérer. De plus, la régression implicite repose sur une croyance forte du thérapeute sur la possibilité qu’elle se réalise ainsi que sur une volonté tenace d’aller dans ce sens… soit d’une suggestion implicite elle-même, et que bien souvent le patient connaît d’avance. Une régression implicite permet le surgissement de la dimension affective et émotionnelle sensée la distinguer d’une régression explicite. Ensuite, il n’est pas suffisant de connaître pour guérir. Connaître une origine ne permet pas d’aller mieux. En fait, il s’agit d’un ensemble d’expériences traumatiques agglomérées par les théories infantiles ayant entravé la dynamique vitale. Après avoir éprouvé, il faut traverser en affrontant l’épreuve dans un travail de symbolisation et/ou de réparation symbolique. Enfin, il ne s’agit pas d’un voyage dans le temps mais d’une mise en scène qui actualise des affects réprouvés afin qu’ils soient écoutés, pensés, intégrés et dépassés.

Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.

Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6

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