30/ FONDEMENTS D'HYPNOTHÉRAPIE, LES DESTINS THÉRAPEUTIQUES DE L’HYPNOSE, Chapitre 12. De l’hypnose pour panser le corps. Eliane Corrin. p.p.305-331, partie 1 sur 3
15/12/2023
C’est à travers ce paradoxe que débute ce chapitre tout entier paradoxal par rapport à de nombreuses pensées actuelles : « Notre peau est notre organe le plus profond » (Paul Valéry). L’auteure invite à un parcours intérieur visant à changer notre regard sur les symptômes à travers un profond ancrage corporel. Je « tente » de résumer ce chapitre, écrit à la manière du philosophe français le plus publié au monde : Jacques Derrida. Les concepts sont tournés et retournés comme dans une valse enivrante.
L’état d’être humain se donne à penser à travers un « décalage ». Ce mot, ou plutôt cette thématique revient comme un mantra au long des pages, ce qui traduit sa place essentielle et principale. « Tout être humain porte ce décalage enchaîné à l’être pour apparaître ». Le décalage est l’expression d’une inadéquation entre la matérialité de l’humain et son immatérialité. Ce décalage témoigne d’un vide, d’une absence, d’un manque, d’une lacune.
Le ressenti, encore un concept essentiel, va permettre d’avancer vers une solution. L’humain ressent ses limites par le décalage. L’hypnose permet une remise en contact par le ressenti, avec le manque. Le ressenti est propre à l’humain mais pour apaiser la relation douloureuse au vide, un humain doit s’engager à ressentir pour s’apaiser. Le ressenti entraîne dans un autre type de connaissance, non rationnel, non mental, au-delà ou en-deçà de la pensée. La pensée rationnelle, habituelle, telle que communément admise, est profondément remise en question par Corrin, elle est même complètement disqualifiée. La pensée « s'affranchit du corps sensible », « au regard de la raison [la continuité avec ce qui nous entoure] est une hallucination », « le retour au corps… est le chemin inverse de notre pensée discursive », « aucun mot ne saurait traduire », « …échappe à tout savoir rationnel, à toute logique de causalité interprétative et positiviste. » J’insiste sur ces extraits pour bien entrer dans la pensée de l’auteure qui n’est peut-être pas une « pensée » d’ailleurs, mais un « ressentir ».
Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.
Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6
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