31/ FONDEMENTS D'HYPNOTHÉRAPIE, LES DESTINS THÉRAPEUTIQUES DE L’HYPNOSE, Chapitre 12. De l’hypnose pour panser le corps. Eliane Corrin. p.p.305-331, partie 2 sur 3
15/01/2024
L’auteure use, malgré cela, d’une dialectique fine et utilise volontiers la rhétorique de l’hypnose dans son écriture même. Le ressenti est le pivot et le point de départ de sa méthode. Je cite pour mettre en évidence son style énonciatif confusionnant : « Ressentir est un acte qui nous engage dans une passivité préalable et agissante » La passivité qui agit demande bien au cerveau un temps de réflexion, profitable pour placer une suggestion, ici que la réalité sensorielle advient par le ressenti et fait advenir à l’existence même. C’est une sorte d’écriture hypnotique favorable à transmettre aux lecteurs des suggestions. Comment ressentir ? Ressentir c’est accueillir un vécu sans pensée ni interprétation. La peur est le frein principal et crée le non ressentir. Être touché par l’inconnu reste délicat. La peur centrale se révèle être la crainte d’effondrement, liée au décalage, et projetée sur la matérialité du corps. Le paradoxe suivant est un axiome de la méthode du ressentir : « …circonscrire et ressentir la disparition redoutée aide à ne pas disparaître ». Le ressenti fait exister.
La naissance est le symbole pour comprendre l’humain. Le bébé intra-utérin est en relation de contact, en dépendance radicale. L’intégrité corporelle et le sentiment d’exister sont indissociables des premiers moments de vie qui forment comme une « mémoire de nos premiers ressentis à être vivant. » Le fœtus est dans la sensation d’unité avec sa mère, avec le monde, en même temps que dans l’ambivalence car les membranes le séparent. Le bébé vit dans un monde qui est là pour lui, puis la désillusion va s’installer, une séparation de plus en plus sensible, avec le monde « ils ne sont pas toujours qu’un ». A la naissance il se sépare, et le décalage se fait mais en grandissant il conserve la mémoire de sa réalité primitive où « il est le monde ».
Un principe de thérapie réside dans l’engagement à vivre. Toute la pensée de Corrin, toutes les libérations thérapeutiques résonnent avec cet engagement à vivre. Le décalage est perçu comme un danger mais l’hypnose permet d’être en état de contact, de ressenti. Ressentir permet de prendre contact avec « ce qui nous arrive et d’en faire un évènement en soi. Ressentir ancre dans un savoir du corps. Ce dernier, le corps, n’est plus un médiateur mais directement un langage et ce langage permet de retrouver la continuité d’existence. L’hypnose permet une bienveillance envers ce qui advient et ce rapprochement avec la réalité fait se sentir vivant.
Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.
Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6
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