32/ FONDEMENTS D'HYPNOTHÉRAPIE, LES DESTINS THÉRAPEUTIQUES DE L’HYPNOSE, Chapitre 12. De l’hypnose pour panser le corps. Eliane Corrin. p.p.305-331, partie 3 sur 3

15/02/2024

32/ FONDEMENTS D'HYPNOTHÉRAPIE, LES DESTINS THÉRAPEUTIQUES DE L’HYPNOSE, Chapitre 12. De l’hypnose pour panser le corps. Eliane Corrin. p.p.305-331, partie 3 sur 3

Ensuite, le déni du décalage est l’enjeu des phénomènes psychosomatiques alors que ce décalage, cette menace de rupture possible, est perçu comme une fatalité dont on ne saurait rien. La maladie est perçue quant à elle comme dépossédant de l’existence. S’appuyant sur Winnicott, l’auteure montre que la personne entre dans la « crainte de l’effondrement » remontant au développement antérieur à la parole. L’humain se sent vulnérable. Et si le patient redoute l’effondrement, c’est donc parce qu’il connaît cette angoisse essentielle dont le corps est témoin et qu’aucun mot ne peut traduire.

La solution va être alors de faire face, de ne plus nier le décalage et paradoxalement encore de « prendre appui sur ce vide ». La méthode de Corrin s’appuie également sur la dés-identification d’avec le « corps périssable » par l’alliance du ressenti et de la conscience qui découvre, comme neuf, ce qui se présente dans notre existence. L’hypnothérapeute est alors métaphoriquement un passeur de l’extérieur vers l’intérieur de soi, dans le but de soulager la souffrance. Le contact va alors donner, à l’inverse du sentiment d’angoisse, celui d’exister. L’hypnose sert à identifier le contact, à guider dans ce processus. Cela engendre pour le patient un bouleversement qui est un « évènement en soi », qui modifie, et permet de passer de spectateur impuissant à une adhésion à notre existence. L’hypnothérapeute n’est donc pas celui qui guérit, mais c’est bien plutôt l’expérience subjective du sujet à se sentir vivant. S’appuyant sur Nietzsche, disant qu’il n’y a pas de volonté d’existence, le patient doit s’engager à ressentir pour se sentir vivant et pour guérir –mouvement de l’être se situant au-delà de la pensée. Faire face à ses peurs par le ressenti entraîne dans la « continuité à exister » et réalise encore un paradoxe : « …ressentir ce qui pourrait nous faire disparaître nous permet de ne pas disparaître ». L’auteure encourage finalement à sortir de la fuite, à arrêter de dire non à ce qui se vit, à sortir du clivage sensoriel afin de décrocher des symptômes en lâchant les anciennes protections. L'hypnose donne un lieu pour ressentir, elle ancre dans le corps cette expérience de contact et permet de voir que le symptôme venu d’une certaine façon peut repartir de la même façon. Elle permet au patient de sortir de ses représentations déchirantes. « Laisse ton corps abandonner son poids, et laisse tes organes faire ce qu’ils ont à faire…Ton image n’est pas ta peau, c’est une partie, un artifice de présence pour évoquer l’absence. »

Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.

Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6

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