Le sujet du chapitre concerne les ESPT : État de Stress Post Traumatique dont les syndromes se répartissent en deux catégories : 1/ Les troubles aigües immédiats et post immédiats, et 2/ les états psychotraumatiques constitués. L’objet du propos concerne le second point qui est pour le psychothérapeute le syndrome le plus difficile à traiter. Et vu que cette symptomatologie a toujours résisté au soin, décourageant de nombreux praticiens, peu s’attardent sur des propositions d’intervention efficaces. Le patient se voit pris dans un syndrome de répétition traumatique (SRT) à travers des scènes de reviviscences en rêves ou par flash-back lorsqu’il est éveillé. En dehors de l’EMDR, dont Villien questionne la parenté avec l’hypnose, seule la thérapie brève « hypnose » propose un modèle de soin qu’il va développer.

L’auteur pose la question du rapport entre « évènement » et « traumatisme », pour ne pas se jeter sans réflexion sur un lien inhérent à la liaison des deux notions : évènement-traumatique. Tout individu a vécu des évènements dramatiques et n’en est pas traumatisé pour autant, les conséquences sont digérées avec le temps. C’est le premier cas. Le deuxième cas est la mise en place d’un traumatisme. Le troisième cas est l’apprentissage positif à travers l’expérience douloureuse. Aux vues de ces trois cas, l’évènement devient insuffisant à lui seul pour générer le traumatisme. L’hypnothérapie Ericksonienne pense la chose comme suit : la personne qui vit l’épreuve douloureuse ne possédait pas à ce moment-là les ressources nécessaires pour lui faire face. Cette tautologie ouvre pourtant des voies thérapeutiques.

Deux types d’évènements sont à discerner : l’évènement unique et les évènements répétitifs. Dans le premier cas, la surprise et l’impréparation qui en découle favorise la création du trauma. La violence subite vient rejoindre la personne sans qu’elle ait son mot à dire. L’évènement atteint l’intégrité physique ou psychologique de la personne et fait découler l’intensité émotionnelle. La sensorialité est enfin un élément capital : les sens sont éminemment sollicités lors de ce type d’évènement, et peuvent laisser des ancrages, notamment kinesthésiques, pour des violences physiques. La conséquence en est la puissance de la submersion émotionnelle que la personne ne peut pas gérer. Quant aux situations répétées, elles agissent essentiellement par l’usure psychologique qui épuise la capacité à faire face. Un dernier cas est aussi à prendre en compte : la résurgence d’un trauma alors que tout va bien, refoulement qui se dévoile, association d’une réalité présente ressemblant au vécu traumatisant. En résumé, la surprise, la peur, le débordement émotionnel ou la saturation sensorielle sont les éléments clés de l’évènement traumatique.

Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.

Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6

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