La sexologie a attrait à tout ce qui concerne le sexe, la sexualité et l’identité sexuelle. Aujourd’hui les expressions « santé sexuelle et médecine sexuelle » sont à l’honneur mais où situer cette bonne santé ? Le trouble du plaisir ou du désir sont-ils psychologiques ou organiques ? La neuroscience démontre l’importance des neurotransmetteurs pour les pathologies sexuelles : l’essentiel de la sexualité est dirigé par le système nerveux autonome, par l’intermédiaire des neurotransmetteurs. La santé sexuelle dépend du cadre culturel car dans certaine société l’éjaculation précoce par exemple est signe de virilité ! L’auteur montre ensuite qu’il n’est pas évident de répondre à la question de la normalité en termes de sexualité. La corticalité et l’affectivité jouant un grand rôle dans la sexualité, la pensée analogique du patient sera le guide de la thérapie étudiée par la suite.

Le psychisme forme et modèle la sexualité, il n’est donc pas simple d’en élaborer une thérapie. Une multitude de thérapies existe mais repose toutes sur une croyance en certaines données non scientifiques. La démarche de l’hypnose doit être l’inverse en s’appuyant sur le monde de sens du sujet, en s’adaptant à ses représentations, tout en s’appuyant sur les données scientifiques connues. Il ne s’agit donc pas de faire entrer le patient dans une grille préétablie et parfois datée. La sexualité est une psychosomatique, elle en est même un exemple précis et partagé.

Pour clarifier son propos l’auteur donne trois points clés pour une sexualité qui fonctionne bien : 1/ Un physiologie des organes normale : fonctionnalité et forme ; 2/ Un système cardio-vasculaire efficace pour alimenter les organes ; 3/ Que : la commande médullaire, le système neuroendocrinien et le système cérébral soient en bon état. Tout ceci pouvant avoir pour résultat la procréation. L’érection matinale ou nocturne est un exemple de bon fonctionnement. L’esprit est désinhibé et l’érection n’est la plupart du temps pas dû à la corticalité (pas d’excitation) et est donc uniquement somatique. Ainsi la cause organique peut d’entrée de jeu être retirée.

Les troubles sexuels fréquemment rencontrés sont : l’éjaculation prématurée et la dysérection pour l’homme et l’insuffisance ou l’absence de plaisir chez la femme. En second lieu viennent l’éjaculation absente ou retardée et le vaginisme. Mis à part les troubles de l’érection qui peuvent être maladie et symptôme, tous les troubles sexuels sont d’ordre psychosomatique : méconnaissance du corps, absence ou représentation symbolique non pertinente de l’acte sexuel ou enfin difficultés relationnelles. L’hypnose par son accès aux représentations mentales analogiques et symboliques du sujet semble être la technique la mieux adaptée et la plus rapide et efficace à l’heure actuelle. Il ne s’agira pas de traiter l’ensemble de l’histoire du patient en lien avec la sexualité, mais de libérer un des éléments qui composent cette chaîne complexe pour provoquer une modification des représentations analogiques.

Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.

Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6

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