39/ Qu'est-ce que la théorie du Chaos en hypnose contre la dépression, à Annecy.
03/10/2024
Le sens même des dépressions est interrogé par Virot d’entrée de jeu. Souvent encore aujourd’hui la vision classique prédomine mais Virot apporte une série de nouveaux concepts pour aborder la dépression. Elle est appréciée à la lumière d’Erickson (le fondateur de l'hypnose ericksonienne) : l’individu à en lui une banque de données incroyables à laquelle il accède par la transe. Selon la « théorie du chaos », l’individu est en phase de transformation. Quelque chose dans sa vie ne colle plus, une crise en émane, et il en sortira, s’il en sort, différent. Cette lecture positive des phases dépressives ne s’oppose pas à l’augmentation du nombre de dépression et de suicide dans le monde. Le monde change et l’individu est de plus en plus sollicité pour s’adapter. L’auteur, s’appuyant sur le Pr Millet pense qu’il est 80% du temps possible de se passer d’antidépresseur, spécialement chez les enfants et adolescents chez qui le facteur suicide augmente fortement chez les consommateurs. C’est donc vers une réduction voire un arrêt des médicaments qu’il faut la plupart du temps aller. Pour se faire, deux possibilités sont accessibles. Pour Watzlawick qui avait une parfaite maîtrise des recadrage en hypnose, les deux types de changements sont : les internes et les externes. Les internes correspondent à une modification, une atténuation des problèmes, le patient reste dans le même cadre d’interprétations. Les externes correspondent à un nouveau mode de fonctionnement chez l’individu, il a trouvé une solution soit par lui-même soit, comme aimait l’utiliser Erikson, grâce aux « ressources systémiques » présentes dans l’environnement du patient. Il s’est recadré et envisage les mêmes choses autrement. Jay Haley regarde la vie à travers ces phases et remarque que les symptômes dépressifs s’y greffent très souvent car les ressources internes ne sont plus adaptées. C’est la base fondamentale de travail de Virot que d’aider les patients à franchir leur phase. Il y a également les « accidents heureux » qui sont a priori de bonnes nouvelles mais qui se retournent contre le sujet car ses ressources sont inadaptées. Les incidents graves sont encore un exemple pouvant favoriser un état dépressif. La dépression est ainsi perçue essentiellement comme un temps psychologique d’adaptation au changement. La déstabilisation déclenchée peut s’interpréter à travers le « modèle systémique » (Watzlawick 1972). Il y a un ensemble d’éléments, donc toujours plusieurs, en interaction entre eux. Chaque système de ce modèle à deux composantes qui peuvent se succéder ou se combattre : la composante homéostatique qui gère la stabilité du système à court terme et la composante de croissance qui renforce et assure la longévité du système. Pour l'hypnose, la première est de type 1 et préconise la sécurité, quant à la seconde elle est de type 2 en s’adaptant par la nouveauté et le changement. C’est ensuite les concepts de vie complexe et dynamique qui sont interprétés. Bien que la complexité soit difficile à définir mais s’appuie sur deux éléments clés. Le premier sur le fait que le tout est plus grand que la somme des parties. Et le second ... suite à venir...
Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.
Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6
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