4/ Fondements d'hypnothérapie, Les destins thérapeutiques de l’hypnose (partie 2 sur 3), , Thierry Melchior. p.p.19-42
17/05/2021
Après un bref rappel historique sur la naissance de « l’individu », séparé et autonome, monadique, l’auteur affirme qu’il n’est pas dans la nature des choses d’envisager l’anthropologie de cette façon. Les qualités de l’individu sont non naturelles et l’erreur de la psychologie est de les considérer comme naturelles. Les qualités fondamentales sont la « volonté », la « conscience », « le libre arbitre » et la « responsabilité ». Elle résulte d’une construction sociale, mentale. Elles s’opposent à la nature –au fonctionnement aveugle. Le corps humain est alors un bout de nature en l’homme. Enfin, c’est Charcot qui crut détenir, par l’outil hypnose, la technologie essentielle pour observer et approfondir la compréhension de la psychè humaine (esprit, système nerveux) en ramenant le sujet à l’état initial, natif.
L’hypnose est perçue comme un stéthoscope, capable de lire fiablement l’intérieur d’un sujet. La méthode cathartique, le fait par l’hypnose de retrouver un souvenir et que cette retrouvaille libère le patient de ses troubles, est crue, tout simplement. Un débat sur Freud, ses mensonges et sa méthode post-hypnose est présenté. La psychanalyse, sensée avoir rompue avec l’hypnose, repose pourtant sur les mêmes principes : témoigner directement de ce qui se passe dans le sujet, retrouver des souvenirs objectifs et permettre la catharsis. Freud nomma lui-même la méthode cathartique de l’hypnose : « précurseur de la psychanalyse ». Les deux croyances de cette méthode sont : le souvenir peut être retrouvé de manière fiable en état d’hypnose et deuxièmement que cette remémoration a des vertus thérapeutiques. Dans la méthode freudienne –la technique d’associations libres avec interprétation– il est demandé au sujet de se laisser aller aux idées qui lui viennent spontanément, de mettre en veilleuse sa volonté et son esprit critique…ce qui ressemble beaucoup au statut heuristique de l’hypnose. Pour Melchior, il est impossible de décoder un message non fixe, de même qu’on ne peut pas retracer le déroulement d’une partie d’échec à partir des positions. Un contenu inconscient souvent psycho-sexuel est mis en doute, le souvenir refoulé, de même que l’existence de contenus inconscients sont des suppositions. Melchior ridiculise les théories réalistes (« sous-freudisme abâtardi ») qui mènent à des croyances sensées retrouver la cause du trouble du patient. La psychologie, ou hypnose, ou tout autre dérivé n’est pas un stéthoscope de l’âme, mais ces souvenirs proviennent de l’influence du thérapeute sur le patient par la transmission de croyances. Le sujet étant souvent confiant, il essaie et réalise pour aller mieux. Ou alors comme il ne supporte pas le « hasard » il cherche à reprendre du contrôle en donnant du sens. Melchior s’inscrit dans la ligne de Bernheim et de Delboeuf.
Fin de la partie 2 sur 3.
Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.
Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6
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