41/ Comment lutter contre la dépression grâce à l'hypnose (3/3), à Annecy.
02/11/2024
Deux stratégies thérapeutiques se profilent donc avec certains points communs. Recevoir rapidement le patient, surtout dans le cas de troubles chaotiques. Demander la diminution des antidépresseurs au moment de la prise de rendez-vous dès la semaine qui précède la première séance d'hypnose. Poser un cadre de nombre de séances : 5. Si les ressources internes s’activent et que le patient évolue : ne pas chercher à aller plus vite que la musique mais accompagner le mouvement. Les troubles chroniques se transforment pour 30 % de ses patients en se révélant des troubles chaotiques suite à l’arrêt des psychotropes. L’hypnose joue ici un rôle central pour permettre la création de processus actifs, dynamiques, par l’activation des ressources internes et des ressources externes, telles que la famille par exemple. D’un point de vue technique, Virot utilise des méthodes paradoxales telles que la prescription de symptômes : le patient ne change rien, ou de comportement paradoxal : faites ce qu’il ne faudrait pas. En insistant sur la vérification qui sera faite à la prochaine séance d’hypnose. Également sur : être ici et maintenant, des lévitations, des réifications du symptôme vers un objet modifiable et des métaphores de changement et de mouvement. Le taux d’évolution avec l’hypnose est favorable dans 80 % des cas, ce qui ne signifie pas forcément une guérison totale.
J’ai pour ma part reçu un patient en dépression chronique depuis des décennies. Sa sœur s’occupait de lui. Suite à la première séance, il a retrouvé le sourire. Un mois plus tard, j’ai continué l’hypnose en décelant une attente déçue, un deuil à faire. Il a retrouvé le dynamisme de vie. Il a par la suite accepté d’aider un de ses amis en répondant au téléphone pour son entreprise alors que la partie gauche de son cerveau était paralysée et qu’il ne pouvait plus écrire depuis des années. Son cerveau s’est remis à fonctionner et sa main à écrire.
Sortir de la dépression revient souvent à accepter la réalité refusée dans le monde interne du patient et, par ce lâcher-prise dont il ne se rend même pas compte, à libérer l’énergie vitale. Les statistiques personnelles de Virot sont bonnes. L’hypnose est une voie de soin prioritaire pour les dépressions aiguës et chroniques. En fait, l’hypnose permet non seulement de traiter les symptômes, mais elle offre aussi un espace de dialogue interne, permettant au patient de se reconnecter à ses ressources profondes.
Par ailleurs, l’hypnose peut être utilisée dans de nombreux autres troubles, comme les addictions, les phobies et même les douleurs chroniques. Elle est un outil puissant et flexible qui permet d’adapter les séances aux besoins individuels de chaque patient. Par exemple, j’ai eu le cas d’un patient souffrant de douleurs chroniques liées à une ancienne blessure. Après plusieurs séances d’hypnose, sa perception de la douleur a diminué de manière significative, lui permettant de reprendre une activité physique qu’il avait abandonnée depuis longtemps. Ce genre de résultats démontre bien l’efficacité de l’hypnose, qui agit à la fois sur le corps et l’esprit.
En résumé, l’hypnose représente une approche thérapeutique holistique et profondément humaine, qui invite à un chemin de guérison progressif et respectueux des rythmes internes du patient.
Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.
Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6
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