Chapitre 17, Le traitement de l’anxiété, Wilfried Van Craen, p.p. 405-420 ;  ; Partie 1

Ce chapitre sur l’anxiété se déroule en trois temps : une introduction qui dit pourquoi s’intéresser aux psychothérapies, un deuxième temps qui montre quelle est l’approche en trois dimensions, et enfin comment cette approche se déploie pratiquement. L'hypnose est souvent citée comme une approche thérapeutique intéressante dans le traitement de l’anxiété, en complément des thérapies cognitives et comportementales (TCC). 

Van Crean s’appuie sur diverses études émanant de l’INSERM, l’OMS et sur des chercheurs pour montrer que les TCC ont une part d’efficacité importante dans le traitement de l’anxiété. Cependant, l’hypnose peut également être utilisée comme outil complémentaire pour accompagner cette démarche, en permettant une meilleure gestion des émotions et des ressentis corporels. Cette utilisation de l'hypnose pourrait s’intégrer à l’approche tridimensionnelle que propose Van Crean, où le comportement, les sensations physiologiques et la cognition sont travaillés simultanément.

L’approche du traitement se fait selon trois facteurs : le comportement de l’individu, ses sensations physiologiques et sa cognition. Il s’agit de l’approche tridimensionnelle. Au niveau comportemental, il décrit le cheminement d’une phobie à travers le conditionnement classique : première expérience associant un stress intense, une peur de telle activité ou tel état. L’hypnose, dans ce cadre, peut intervenir pour permettre au patient de désensibiliser progressivement ces expériences associées au stress, en accédant à un état de relaxation profonde qui interrompt les schémas de peur conditionnée.

Par la neuroassociation, la situation se régénère dans la vie concrète ou dans l’imaginaire. Il s’agit là de réactions angoissantes conditionnées. Une dégénération peut avoir lieu, en contaminant comme en mouvement de spirale, de plus en plus de contextes de vie, allant du plus ressemblant au moins ressemblant. Il s’agit alors d’un conditionnement opérationnel. Dans ces cas, l’hypnose peut être utilisée pour ancrer des ressources positives qui permettent de transformer ces schémas de peur en des schémas plus adaptatifs. En thérapie, l’hypnose pourrait agir comme un moyen de renforcer la capacité du patient à changer sa réaction face à des stimuli angoissants.

Dans les deux cas, la clé habituelle du patient pour sortir de l’angoisse est l’évitement. Éviter la situation semble être la meilleure option. Le premier travail thérapeutique sera d’éviter l’évitement. Ensuite, au niveau physiologique, au niveau des sensations corporelles, une dégringolade peut aussi avoir lieu avec le même phénomène d’extension phobique. L’hypnose peut également jouer un rôle crucial à ce niveau, en permettant au patient de réguler ses sensations corporelles de manière plus calme et maîtrisée. Le patient ressent quelque chose lorsqu’il a peur et s’il ne peut éviter les situations angoissantes, il sera de plus en plus confronté à des crises de panique. Il ne veut plus revivre ces sensations mais se sent impuissant. La thérapie, incluant l’hypnose, pourra l’aider à récupérer du contrôle sur ses ressentis comme avec l’hyperventilation par exemple.

Enfin, le troisième plan est celui du lien entre les pensées et les ressentis. Le contexte mental du sujet crée l’angoisse et les sensations. Ces pensées automatiques provoquent et interfèrent sur l’interprétation de nouveaux signaux. L’hypnose peut ici être utilisée pour modifier les schémas de pensée négatifs et ainsi réduire la perception des dangers imminents. Il donne l’exemple de la sensation nouvelle du cœur et de la nouvelle peur de faire une crise cardiaque. Le renforcement de la croyance en ce qui se passe renforce la probabilité que cela se produise. L'hypnose, en modifiant les croyances sous-jacentes, peut diminuer cette spirale négative. La métaphore du domino, en entraînant un autre, qui en entraîne un autre… image bien le risque d’effet crescendo partant des cognitions. Mais l'hypnose peut être un outil pour inverser ce processus, permettant au patient de rompre ce cycle.

Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.

Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6

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