5/ Fondements d'hypnothérapie, Les destins thérapeutiques de l’hypnose (partie 3 sur 3), , Thierry Melchior. p.p.19-42

01/07/2021

5/ Fondements d'hypnothérapie, Les destins thérapeutiques de l’hypnose (partie 3 sur 3), , Thierry Melchior. p.p.19-42

L’approche constructiviste, présentée tout au long de façon antithétique aux pensées réalistes, pense que l’influence est inéluctable. Elle est le premier principe constructiviste. « On ne peut pas ne pas communiquer. »  Première conséquence : on ne peut jamais connaître avec certitude la cause d’un trouble, ni la cause du soin effectif. Le thérapeute est agnostique. Cette influence passe par la suggestion, et pour Bernheim et le constructivisme : tout est là. Le paradoxe de la puissance thérapeutique de cette approche, c’est que cette « pauvreté » de départ permet un océan infini de possibilités, inversement proportionnel aux thérapies réalistes. Pas de dogmatisme. Le constructivisme n’est pas non plus sceptique car il y a bien une théorie préalable. La première est « l’expectation positive du changement ». La thérapie est dite brève, non pas par précipitation, mais par la croyance suggestionnée de la possibilité d’un changement relativement rapide. Ensuite l’imaginaire au sens large tient un rôle clé car la façon d’envisager les choses détermine la manière dont elles sont ressenties, ainsi que le comportement qui en découle. Favoriser un changement d’imaginaire permettra à un nouveau comportement d’émerger. Il ne s’agit pas de « vérité » comme chez les réalistes, mais comme le disait déjà Protagoras : « des pensées meilleures ; en rien plus vraies ». L’école de Palo Alto utilise le terme de recadrage, ce terme est quasi équivalent à celui de suggestion, et permet de voir autrement les choses. Ainsi, en résumé, le thérapeute constructiviste est « grossiste en croyances alternatives, pas plus vraies, mais potentiellement meilleures ».

Dans la pratique, cela donne un centrage sur le présent afin de démonter les cercles vicieux, et la construction d’un futur qui va mieux. Il s’agit de raisonner et de proposer en terme de solutions. L’évocation de ressources propres au sujet pour l’aider à aller mieux sont possible, le passé est utilisé à cette fin, même avec parfois de fausses ressources créées par suggestion, agissantes chez le patient, et perçues comme non vraies par le thérapeute. Le changement devient possible car les capacités sont déjà là. Le but est de contrecarrer la partie affaiblissante du patient, comme en thérapie provocative chez Farrelly, ou narrative chez White et Epston. De plus, il faut savoir proposer des croyances alternatives. Erickson disait que chaque patient est unique, il faut donc s’adapter à son monde de sens. Écouter pour cerner le sujet et s’adapter à son mode de pensée permet de créer un bon rapport pour l’influencer et l’aider effectivement. Pour Erickson il s’agit d’utiliser les croyances du sujet et non de les affronter. Enfin, les actes ont des effets boomerangs sur la manière de voir. La boucle est bouclée. Donc puisque les actes influencent, le patient sera invité à passer à l’acte à travers des exercices adaptés au changement souhaité par l’adoption de nouveaux patterns.

Pour conclure, oui bien des courants thérapeutiques obtiennent des résultats mais Melchior montre que c’est par les suggestions et croyances adoptées par le patient et non par la véracité du parcours que ces résultats s’obtiennent. Il invite à prendre garde aux courants réalistes car étant de type dogmatique qui limite la créativité en s’évertuant à rechercher du préconçu chez la patient, si le patient ne suit pas il « résiste » et au lieu de l’aider le voilà qui s’enfonce. La thérapie constructiviste offre une liberté considérable, et par là une faculté d’adaptation immense pour coller au monde de sens imaginaire du patient afin d’influencer ses cadres de pensées par des suggestions recadrantes.

Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.

Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6

Découvrez le livre d'Adrien Saxod : 21 Poésies Hypnotiques: Manuel de poésies hypnotiques

Découvrez le stage d'auto-hypnose thérapeutique.

Contactez-nous

Chers utilisateurs, ce site stocke les cookies sur votre ordinateur.
Ils ont pour but d'améliorer l’expérience de votre site Web, tout en vous fournissant des services plus personnalisés. Les cookies sont également utilisés pour la personnalisation des publicités. Si vous souhaitez plus d’informations sur les cookies que nous utilisons, veuillez consulter notre Politique de confidentialité. En acceptant les cookies, vous consentez à leur utilisation. Vous pouvez également paramétrer ces derniers. Si vous refusez, vos informations ne seront pas suivies, au moment de visiter ce site. Un seul cookie sera utilisé dans votre navigateur pour mémoriser votre préférence de ne pas être suivi.
Paramètres cookies