6/ Fondements d'hypnothérapie, Les destins thérapeutiques de l’hypnose, Chapitre 3, L’hypnoanalyse, Édouard Collot. p.p. 43-78, partie 1 sur 2
05/08/2021
Chapitre 3, L’hypnoanalyse, Édouard Collot. p.p. 43-78
L’hypnoanalyse est une psychothérapie sans manipulation du patient mais s’inscrivant dans un projet commun, donc éloignée de l’hypnose suggestive. La régression est similaire à celle proposée par Freud, sans induction mais spontanée, elle permet d’entrer dans un mode primaire de fonctionnement mental. Trois enjeux fondamentaux sont définis : 1/ dissiper un malaise existentiel ; 2/ accéder à l’épanouissement personnel ; Le Moi du patient pourra accéder au Soi universel en traversant l’Ombre (Jung) 3/ le tout dans l’interaction patient-thérapeute. Plus ce dernier est ouvert et riche, plus il va permettre au patient de traverser le refoulé, le pulsionnel, la face obscure des archétypes. Cette théorie doit accompagner le mouvement et non créer des a priori. Cet art requiert de la technique mais aussi de l’empathie et de la neutralité. Enfin la quête de sens est considérée comme la question fondamentale de « toute » vie et sa réponse est dans le silence et l’exploration de la Conscience, unique réalité intérieure. L’ouverture de conscience vécue en hypnoanalyse est donc d’un grand intérêt.
Collot trace ensuite une théorie historique de l’hypnose ne faisant ni la part belle à l’hypnose ni à la psychanalyse. L’hypnose est définie comme une manifestation transitoire d’un registre de communication. La psychanalyse possède un registre hypnotique intrinsèque. L’hypnose se classe parmi les « transes » du fond des âges à nos jours en passant notamment par l’hypno-suggestion de Breuer qui influença profondément Freud. Mais pour ne pas la confondre avec d’autres transes il appelle cet état : état hypnoïde. Cet « avatar » de la transe est né suite à un ministre calviniste qui réalise des cure d’âme, puis Messmer sort (le magnétisme) du religieux et enfin Puysségur inaugure la « cure par la parole ». Ensuite Collot retrace une histoire du « comment » de la psychologie à travers la personne de Freud, et du « pourquoi » par la thérapie de l’abréaction. Freud, par sa pratique de l'hypno-suggestion, s'ouvre des voies de recherches, notamment sur le transfert. Il va constater que la remémoration sans affect n’est pas efficace. Puis en continuant son évolution, il se sépare progressivement de l’hypno-suggestion pendant le développement de sa méthode d’association libre. Une vraie cure doit passer par une régression formelle, par le libre cours de la pensée associative. La rationalisation, l’interprétation mentale du vécu est totalement bannie car elle s’oppose au processus thérapeutique. Mais cet état régressif qui « palpe l’inconscient » correspond à l’état hypnoïde de l’hypnothérapie actuelle. Freud, bien que reconnaissant envers l’hypnose, explique l’état régressif comme une ressemblance avec l’état hypnoïde, mais il conserve en fait, à son insu, une forme d’hypnose auto-induite. Palaci valide cette idée car le renoncement relatif d’un mode de parole vers un autre s’origine dans le renoncement au contrôle conscient utilisé en hypnose. Un certain clivage s’installe dans le sujet. Ainsi, il y a filiation entre la psychanalyse et l’hypnose. De plus, le psychanalyste est invité à une activité mentale inconsciente, sans réflexion, pour capter l’inconscient du patient. Cette dyade est nécessaire. D’un point de vue relationnel, les mécanismes de transe relèvent du transfert et le point commun de toute transe est le phénomène de dissociation. La talking cure est lancée. Puis Collot porte l’attention sur la psychologie jungienne analytique. Jung s’oppose à l’utilisation du phénomène de transfert, tel que présent en hypnose, pour mener une « bataille » directe. Il s’agit d’aider le Moi à se confronter à travers l’analyse du rêve et de l’imagination, à son propre inconscient sans manipulation ni intervention extérieure. C’est la pratique et le concept « du laisser advenir ». La théorie des rêves devient le lit explicatif de la psyché. La psychologie analytique (psychologie des Complexes) permet la découverte de scénarios exprimant les problématiques inconscientes. Un complexe est une sorte d’archétype mais au niveau personnel. La Fonction transcendante est la capacité innée de symbolisation de la psyché. Ainsi, libre association, imagination active, et travail associatif en état de conscience modifié, permettent la thérapie.
Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.
Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6
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