7/ Fondements d'hypnothérapie, Les destins thérapeutiques de l’hypnose, Chapitre 3, L’hypnoanalyse, Édouard Collot. p.p. 43-78, partie 2 sur 2

05/10/2021

7/ Fondements d'hypnothérapie, Les destins thérapeutiques de l’hypnose, Chapitre 3, L’hypnoanalyse, Édouard Collot. p.p. 43-78, partie 2 sur 2

L’hypno-analyse quant à elle prolonge le rêve, créant un système symbolique métaphorique agissant comme un tiers permettant d’activer des restructurations, des prises de conscience et des changements. La volonté est jugée peu efficace et parfois anti-bénéfique. L’effort provoquant souvent l’inverse de ce qui est recherché. Sous l’égide de la fonction transcendante, il est cherché à favoriser le passage d’une image de soi vers une autre. La conception freudienne de l’inconscient et du Moi stable diverge de la jungienne. Le « Moi-persona-ombre » est une structure relativement insatiable et possède naturellement et normalement des possibilités dissociatives, Jung est donc plus proche de Janet. La dissociation n’est pas une désorganisation de la personnalité. Morton Prince montre qu’elle est commune à la distraction, au pré sommeil, aux crises d’hystérie, à la transe, à l’hypnose… Enfin, la technique psychanalytique d’imagination active ou créatrice est très proche de l’hypnothérapie analytique que nous allons approfondir.

L’hypnoanalyse requiert le « laisser advenir », un certain abandon du contrôle cognitif, pour favoriser les processus non conscients. La partie cachée de la Persona, masque social, se manifeste à travers les artéfacts du langage : métonymie, métaphore et humour. Permettre l’expression de l’implicite permet le transfert, un transfert comme un lien affectif mère-nourrisson. L’analysé plonge dans l’inconscient mais encordé à l’hypno-analyste. Ce dernier veille et gère par sa présence accompagnante. Il donne l’outil manquant de façon subtile ou par son interprétation. La PNL a pour pilier une pensée en termes de résultat, l’hypno-analyse est une pensée en termes de cheminement. Il ne s’agit pas d’arriver, mais de parcourir en favorisant l’exploration de l’inconscient, de permettre une transe légère et une régression auto-induite. La technique permet d’activer les processus primaires de fonctionnement mental et de favoriser une relation d’objet précoce. Une alternance de séances d’hypnose et de séances de parole est possible. De plus, étant donné que l’analysé s’inscrit dans les ressources internes de l’analyste, ce dernier ne devra garder une neutralité que pour un temps minimal et adapter son attitude en fonction de l’analysé. Il devra créer de la confiance et de la sécurité, travailler à élargir sa sensibilité, son ouverture, sa compréhension du symbolisme et des cultures. La conscience est perçue comme un espace vide à remplir par l’expérience et la connaissance. Le cordon affectif du lien transférentiel permettra cet enrichissement. Le premier temps du travail vise au retour du refoulé. Le second à l’individuation par le Soi (développement ultime des facultés de la conscience humaine telles les idées platoniciennes), se réfléchissant lui-même dans le Soi universel. Passage dense en croyances et faible en explications, et me semble-t-il contradictoire avec l’enrichissement par l’extérieur du paragraphe précédent puisqu’ici l’auteur reboucle sur la maïeutique socratique, en effet il précise ensuite : « une certaine connaissance réside au cœur de l’esprit de chaque homme ». Sa pensée devient idéaliste, et fortement croyante, transmettant au patient un cheminement « au-delà des limites du réel sensible et du Moi ». Ces Idées mènent néanmoins vers les rêves qui sont un matériel privilégié pour l’hypnoanalyste. En effet, ils représentent les projections inconscientes, la lutte des forces et la rencontre des archétypes extérieurs, que ce soit en lien avec la génération du moment ou avec la lignée des ancêtres. Ce travail imaginaire utilise la technique de l’amplification jungienne, prolongeant en inventant créativement la suite du rêve pour résoudre le problème. De même la métaphore ou le conte, toujours initiatique, peut permettre un prolongement du rêve pour aller au-delà de la continuité qui fige le patient. Le but est l’expression libre du « je », au-delà du facteur critique, sur le même registre inconscient que le rêve. Enfin, le symbole, associé à l’archétype, représente l’héritage humain et le sens de la vie. Monde sans sens, trouble, violence, compulsion et compensation virtuelle, drogue, manipulation des masses, autant de témoignages de la perte de sens et du besoin de symboles. La voie de l’hypnoanalyse est celle d’une connaissance de soi, le thérapeute invite par son attitude à la poursuite du cheminement à contre-courant d’une vie tournée vers l’extérieur, par une exploration du sujet lui-même. La mythologie est source de symbole ayant la capacité de son propre développement et permettant au sujet, à travers les symboles, d’atteindre une réalisation de soi telle que vue par Jung et apportant parfois par accident un contre-transfert au thérapeute lui suscitant l’apparition d’un peu de lui-même encore inconnu.

En pratique l’alliance thérapeutique est centrale pour le changement. L’écoute flottante, l’empathie et les outils thérapeutiques sont nécessaires. L’état hypnoïde se crée. L’idéation du fonctionnement hors facteur critique s’établit ainsi que la chaine des associations. Thérapeute et patient sont (presque) dans le même bateau sans pouvoir savoir ce qui crée les synchronicités d’idées. Une spécificité de l’hypnoanalyse est qu’il n’y a pas d’induction formelle. Mais le travail commence par l’explication de la règle fondamentale de la libre association par le « laisser advenir ». Le langage joue un rôle central : écoute flottante, reformulation et interprétation aident le patient à y voir plus clair, à s’ouvrir aux souvenirs amnésiés, à donner progressivement sens au vécu. La rationalisation étant mise de côté, l'inconscient s’exprime pleinement.

Le chapitre se clôt par la synthèse d’un accompagnement de 3 ans montrant la restructuration opérée.

 

Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.

Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6

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