8/ Fondements d'hypnothérapie, Les destins thérapeutiques de l’hypnose, Chapitre 4 : L’hypnothérapie onirique, Oleg Poliakow p.p.79-118, partie 1
08/11/2021
L’hypnothérapie onirique s’inscrit dans la mouvance philosophique phénoménologique et provient du “Rêve éveillé” de Robert Desoille. Elle est proche des TCC car elle se veut efficace et pragmatique mais s’en trouve distincte par ses moyens d’action. Qu’est-ce que l’hypnothérapie onirique ?
Elle a un double objectif : libérer le patient de ses souffrances et être attentif à sa carte du monde. Ce double objectif a pour finalité de rendre plus harmonieuse la vie de la personne à travers une certaine cure de jouvence mentale, en utilisant sa créativité comme le ferait un enfant pour libérer son “élan vital”.
Cette thérapie se met en œuvre à travers d’un côté l’hypnose et le “scénario onirique” et de l’autre la personne du thérapeute. Par la métaphore du pénitent se rendant au confessionnal, Poliakow invite à aller plus loin en mettant en exergue un cheminement consistant en une acceptation de ne “plus tricher avec soi-même”, c’est à dire d’arrêter de mettre notre vie en accord avec nos illusions mentales sur nous-mêmes.
La thérapie vise alors une transformation au niveau identitaire, une mutation d’identité, pour laquelle seul un certain type de thérapeute peut agir. Le premier concept est que seul le rêve est une “parole qui parle”. Les mots ne sont pas forcément ce qui humanise, bien au contraire.
Le second, que la thérapie est un partage entre deux personnes. La thérapie onirique utilise le scénario hypno-onirique qui est une sorte de rêve mais pas tout à fait. Pour son utilisation, le thérapeute doit être capable de “parler en image”. Il doit donc pouvoir penser sous forme d’image pour guider le voyage onirique, ce qui est tout un apprentissage.
L’auteur insiste sur l’origine de cette pensée qui lui a été transmise par Desoille et utilise l’autorité de Merleau-Ponty pour contester la division habituelle entre le réel d’un côté et l’imaginaire de l’autre. Il se décrit également comme humaniste, mais il infléchit l’hypno-onirisme vers le phénoméno-structuralisme d’inspiration cognitiviste.
Puis Poliakow décrit les deux aspects du thérapeute avec d’un côté “avoir” et de l’autre son « être et ses valeurs ». J’ai été très sensible à ce paragraphe sur les valeurs et leur lien au thérapeute, que l’on peut ramener à tout humain d’ailleurs, car il met en forme des notions que je possède mais avec une clarté précise et artistique. Il passe des valeurs du thérapeute à une valeur essentielle qu’il pense posséder mais qui, en fait, possède le thérapeute. Elle le possède et le traverse au-delà du dit. Elle gouverne ce qu’il est et fait. En ce sens, la thérapie perd son objectivité et devient le style de quelqu’un. Quant à “avoir”, il se donne sous 3 angles...
Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.
Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6
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