9/ Fondements d'hypnothérapie, Les destins thérapeutiques de l’hypnose, Chapitre 4 : L’hypnothérapie onirique, Oleg Poliakow p.p.79-118, partie 2

06/01/2022

9/ Fondements d'hypnothérapie, Les destins thérapeutiques de l’hypnose, Chapitre 4 : L’hypnothérapie onirique, Oleg Poliakow p.p.79-118, partie 2

  Le premier est l’hypnothérapie onirique qui est par essence une thérapie. “Onirique” renvoie à ce qui s’approche, mais sans le toucher, du “rêve”. Il y a contradiction chez les penseurs dans l’intérêt de l’onirisme. Le clivage réalité/onirisme réapparaît ici. Pour certains, l'onirisme est un état délirant contre lequel il faut lutter. Pour l’hypnothérapie, il y a un onirisme “normal”, donc bon et utilisable. Dans l’état onirique l’état de conscience est modifié, dissout selon l’auteur, et permet une libération des forces inconscientes qui aliènent le sujet. L’état permet d’un autre côté l’accès à un potentiel à explorer. Ce second cas n’est pas pris en compte en psychiatrie. L’onirisme permet de mettre au jour ce qui était dans la nuit, soit de prendre conscience de l’inconscience. L’HypnoThérapie Onirique (HTO) est ensuite positionnée dans le monde de l’hypnose comme étant ce qui donne le mieux à comprendre l’hypnose. Par une métaphore agricole l’auteur définit la transe hypnotique, puis la place des suggestions dans l’hypnose et enfin -le meilleur est pour la fin- l’HTO. L’hypnose est une terre en jachère. Les suggestions extérieures un labour et un ensemencement. Et la communication onirique une “terre labourée et fertilisée”. Il me semble tout de même que ce que dit l’auteur jusque-là, de la spécificité de l’HTO, est partagé par l’hypnose en général, l’onirisme se rapporte à l’imaginaire, au voyage dans l’imaginaire, à l’imaginaire comme langage de l’inconscient.

   Le second angle est l’éveil de l’onirisme. Il débute par un “scénario”. Ce scénario hypno-onirique ne conduit pas le sujet dans un abandon simple comme le lâcher-prise, mais dans un mode paradoxal de cheminement. Il est invité à “se laisser conduire” par deux liens : celui du thérapeute et celui qui provient du glissement d’une image à l’autre. L’injonction paradoxale se donne à travers ce qu’est l’hypnose en substance car le sujet devient « activement passif ». Cet éveil onirique répond au processus habituel d’une séance d’hypnose : Induction, approfondissement, travail thérapeutique (ici le rêve éveillé) et la sortie de transe. La rencontre avec le patient installe une relation hypno-onirique. Lorsque l’induction est présentée sous la forme d’une narration à un patient, elle prend complètement à contre-pieds l’idée du patient activement passif car ce dernier est continuellement invité à lâcher-prise. Ensuite l’auteur livre une esquisse intellectuelle pour comprendre l’état d’hypnose dans laquelle l’hypnose et le chemin qui mène à l’hypnose se confondent. Dans le sommeil naturel la personne est seule avec ses images hypnagogiques mais la conscience interprétative, capable de mettre une distance et d’interroger le vécu n’est pas là. Le thérapeute, dans cette relation hypno-onirique, a le rôle du gardien de l’éveil pour un patient qui sans cesse va vers l’endormissement. Nouveau paradoxe. Ainsi un double état en mouvement est en activation : le patient est pris entre les trois états du cerveau : veille, sommeil et rêve ; et le rapport entre patient et thérapeute. “En hypnose, le sujet ne dort ni ne veille. Il s’éveille. Indéfiniment.” 

   Troisième et dernier angle : esquisse d’une démarche d’inspiration cognitiviste. Cet état offre une “réalité-autre” qui n’est pas le rapport habituel au monde ni au monde intérieur. Le patient s'élève et relâche son lien avec sa conscience et arrive à ce moment précis de la dépersonnalisation. Pour Poliakow, qui s’appuie sur Binswanger, le flottement est une structure ontologique essentielle de l’être humain et elle offre du pouvoir. Il est également “la source où viennent puiser le langage, l’imagination poétique et, surtout, le rêve”. La transe est ce mouvement de flottement dans lequel le thérapeute invite le patient à apparaître afin de libérer les automatismes aliénants et stimuler l’élan vital ensommeillé. Enfin, les conditions et le cadre sont abordés. L’état d’hypnose est perçu comme un déjà-là potentiel à susciter et dont le thérapeute favorise la manifestation. L’espace thérapeutique est précis : le thérapeute a deux positions, une pour le face à face et une autre pour le rêve éveillé, il s’approche de l’espace personnel proche (Hull) tandis que le patient reste au même endroit mais s’allonge.

Découvrez la suite dans la 3ème partie...

 

Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.

Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6

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