Dans ce chapitre l’auteur présente les rapports entre l’attachement et l’hypnose dans lesquels la part émotionnelle est centrale et représentative du vécu. Les types d’hypnoses présentées sont la cognitiviste rationnelle et la constructiviste, la première étant complémentaire de la seconde. Le rapport entre émotion et cognitivisme est déployé dans un premier exemple à travers l’approche rationaliste. Le Grille SECCA des TCC est rapidement présentée ainsi que la triade de Beck : vision de soi, du monde et de l’avenir. L’attention sélective est mise en exemple à travers un schéma commenté. La théorie de cette approche est présentée, elle se voudrait : « …une compréhension univoque et objective de la réalité » -théorie empirique- dans laquelle on pourrait travailler les informations émanant du sujet, et ce même sans lui. L’individu fait des expériences de vie et crée des schémas interprétationnels –copies de la réalité- qui s’appliquent en mode automatique.  La restructuration cognitive passe par la mise à l’épreuve des cognitions par rapport à la réalité et à l’insertion d’autosuggestions alternatives propices à aller mieux. Mais finalement Colombo doute de la suffisance d’une telle pensée qui pourrait se passer du constructivisme. Ce qui est logique puisque Piaget, en fondant le constructivisme, répond notamment à cette limite de l’approche behavioriste. L’approche comportementaliste constructiviste est évolutionniste et refuse l’idée de boîte noire (boîte d’enregistrement), de copies de la réalité, mais veut comprendre le sujet dans son interaction avec l’environnement auquel il appartient, tout en s’appuyant sur la notion de structure préalable à la connaissance mettant en jeu un processus d’assimilation des connaissances issues des expériences. Le sujet s’accommode de l’environnement qu’il influence et qui l’influence. Une assimilation se produit, mais accommodée, selon Piaget. Cette dynamique « d’assimilation-accommodation » s’autorégule et crée dans le sujet un monde construit et évoluant, « l’intelligence organise le monde en s’organisant elle-même. » (Piaget). Le thérapeute analyse en même temps les propos du patient et ce qui se passe pendant qu’il parle. Aller au-delà du rationalisme, c’est passer du « pourquoi » du discours au « comment » des constructions et réactions du patient et notamment en donnant une grande place à l’émotionnel. C’est par la technique de la « moviola » (Guidano) que le patient va entrer dans l’émotion et dans un état d’hypnose. La façon dont le patient raconte son histoire donne des indices au thérapeute pour aider à plonger dans la moviola. Cette dernière permet de voir le récit image par image, d’avant en arrière, de zoomer, de voir d’autres aspects… dans le but que la part du soi qui observe change son regard sur la situation par rapport à la part du soi qui expérimente, qui ressent. Le thérapeute est le « perturbateur stratégique » (Guidano) qui entraîne vers une restructuration émotionnelle qui est l’objectif de la méthode. Le thérapeute doit s’engager émotionnellement pour que ses propos soient ressentis comme vrais et authentiques par le patient. La théorie de l’attachement de Bowlby apportera un enrichissement notable à cette méthode. Cette théorie est valide tout au long de la vie d’une personne. Lorsqu’une insécurité se fait sentir, le système (pattern) d’attachement s’active pour se rapprocher d’une personne fiable en termes de disponibilité et de réponse positive au besoin de proximité/sécurité, tels que par exemple la mère pour un bébé, le conjoint dans un couple… Pour Bowlby cette fonction est aussi importante que le comportement parental ou amoureux. Un point crucial est que cette « dépendance » n’en n’est pas une car un enfant secure a une image positive de lui, et, une fois ressourcer, le comportement d’attachement cesse et l’enfant redémarre le comportement exploration. Un enfant non secure va quant à lui développer une dépendance unique envers par exemple un maître d’école. Enfin, cette théorie est constructiviste car la fonction d’attachement est adaptative et permet l’évolution en fonction du niveau de développement du sujet dans son interaction avec l’environnement. Ensuite Colombo présente 4 types d’attachements chez l’enfant : A/ Anxieux-évitant ; B/ Secure ; C/ Anxieux-ambivalent et D/ Désorganisé-désorienté.

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Adrien Saxod, Doctorant en hypnothérapie, praticien en hypnose, formateur en auto-hypnose.

Rapport du livre : Traité d’hypnothérapie, fondements, méthodes, applications. Sous la direction de Antoine Bioy et Didier Michaux, Ed. Dunod, 482 pages, 2019, ISBN 978-2-10-080018-6

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